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Leanna souffre d’eczéma depuis toujours. Malgré l’impact important que ce trouble a sur sa vie, elle a appris à l’accepter.
Elle nous raconte comment elle a réussi à faire la paix avec son eczéma et ce qu’elle retire aujourd’hui de son trouble chronique.
Merci beaucoup de partager ton histoire, Leanna. Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience avec l’eczéma ? Quel impact a-t-il sur ta vie quotidienne ?
L’eczéma est un trouble que je connais bien, car je vis avec depuis presque toujours.
J’avais tout juste un an lorsque j’ai commencé à développer des plaques rouges sur tout le corps. Elles me démangeaient beaucoup et ont fait de moi un bébé très irritable et grincheux !
En grandissant, j’ai appris à contrôler mon eczéma à l’aide de crèmes stéroïdiennes. J’en mettais un peu dès qu’une inflammation survenait.
Mais mon eczéma est revenu en force lorsque je suis entrée à l’université.
Juste après avoir emménagé dans une résidence étudiante, j’ai commencé à avoir des plaques rouges et irritées sur le visage et le corps. Elles finissaient par sécher et par peler.
Je pensais que c’était le changement d’environnement et le stress lié à mes études qui les avaient déclenchées.
Mais mon eczéma n’a pas disparu au cours de l’année. Il a même persisté après que je sois rentrée vivre à la maison.
J’ai fini par demander un avis médical chez différents médecins, mais aucun d’entre eux n’a réussi à trouver un traitement efficace.
Depuis, ce sont les montagnes russes : j’enchaine entre des inflammations légères et des périodes où mon eczéma est vraiment insupportable.
Je sors à présent de quatre mois d’une longue inflammation et j’espère que mon histoire pourra aider d’autres personnes à gérer leur eczéma.
Les facteurs à l’origine de l’eczéma et les symptômes varient d’une personne à une autre. Comment as-tu appris à les identifier ?
Il a fallu de nombreuses inflammations pour que j’arrive à déterminer ce qui déclenchait mon eczéma.
J’ai commencé par chercher les points communs qui revenaient chaque fois que l’état de ma peau se dégradait. J’ai fini par remarquer que les inflammations se déclenchaient quand je stressais à cause d’un changement important survenant dans ma vie : un déménagement, un changement d’école, un travail particulièrement exigeant, des problèmes dans mon couple.
Je suis une personne très sensible. Aussi, j’ai souvent du mal à gérer mon stress et cela se répercute sur ma santé physique et mentale.
J’ai aussi remarqué que l’alcool et le café pouvaient déclencher de l’eczéma. J’en consommais beaucoup dans ma vie de jeune adulte et c’est là que j’ai commencé à avoir mes premières grosses inflammations.
J’ai remarqué que ma peau était irritée et qu’elle me démangeait après une soirée alcoolisée, ce qui entrainait ensuite des plaques persistantes. Et le café déclenchait une inflammation si mon niveau de stress était déjà élevé au moment où j’en buvais.
Maintenant, je sais que c’est plutôt une accumulation de facteurs qui déclenchent mon eczéma, plutôt qu’une seule et même cause.
Comment expliques-tu ton eczéma à tes proches qui ne connaissent pas bien ce trouble ?
J’essaie de leur expliquer que l’eczéma est un trouble chronique qui n’a pas de traitement miracle, du moins à ce jour.
Je leur dis qu’il touche les gens autant émotionnellement que physiquement, si ce n’est plus.
L’eczéma est un trouble compliqué qui affecte chaque personne différemment. Certains en ont que sur les mains, tandis que d’autres en ont sur tout le corps. Certains ont des inflammations quelques fois par an, tandis que pour d’autres, c’est toutes les semaines.
Chaque personne a des facteurs de déclenchement différents et il les gère comme il le peut, c’est pour ça qu’il n’y a pas de solution universelle. L’eczéma, c’est plus qu’une simple maladie de surface de la peau. Il est aussi connu sous le nom de dermatite atopique, ce qui signifie qu’il est lié à un disfonctionnement du système immunitaire.
C’est pour cela qu’il doit être traité comme tel, plutôt qu’avec des solutions superficielles qui ne traitent que la surface de la peau.
De quelle façon ton eczéma impacte-t-il ta santé mentale ?
L’eczéma affecte ma santé mentale de plusieurs façons. La douleur physique engendrée par les démangeaisons et l’inflammation cutanée entraine une douleur émotionnelle, car je me sens souvent impuissante et contrariée.
Je crains souvent que ce trouble finisse par contrôler ma vie toute entière. Même lors des périodes où ma peau est en bonne santé, je redoute déjà la prochaine inflammation.
Je souffre de stress chronique lié à ma peau, et c’est ce qui exacerbe mon eczéma. C’est un cercle vicieux, et je suis déterminée à le briser.
Ton eczéma a-t-il déjà eu des répercussions sur l’image que tu as de ton corps ? Comment as-tu surmonté cela ?
Oui, beaucoup.
Lorsque je me regarde dans le miroir et que je vois les plaques rouges et pelées qui recouvrent mon corps, j’ai beaucoup de mal à avoir confiance en moi. Je me dis que personne n’a envie de voir ça. Je me sens ravagée et malade. Indésirable, même.
Mais j’ai quand même conscience que ces pensées sont cruelles envers moi-même. Ce n’est pas l’apparence de ma peau qui détermine ce que je vaux. Je sais que je suis belle, avec ou sans mes problèmes de peau.
Mon eczéma m’a rendue plus résistante, plus reconnaissante et plus empathique. Il me rappelle tout ce que j’ai surmonté, et c’est ce qui me permet d’avancer.
As-tu réussi à accepter ton eczéma ? Si oui, comment ?
Après des années passées à lutter et à résister contre l’eczéma, j’ai récemment commencé à l’accepter.
J’ai fini par accepter que ce trouble allait probablement m’accompagner toute ma vie.
J’ai réalisé qu’essayer de soigner mon eczéma me prenait trop d’énergie et ne me faisait souffrir que davantage.
J’ai presque tout essayé : régimes d’élimination, nettoyages, traitements topiques, thérapie par les UV, phytothérapie. Tous ces traitements sont restés inefficaces et n’ont entrainé que plus de frustration et de découragement.
Je n’arrêterai jamais d’essayer de soigner mon eczéma. Mais, plutôt que de rejeter et détester ce trouble, je préfère accepter cette partie de moi et prendre soin de ma santé générale et de mon bien-être.
J’imagine que la perception impacte énormément l’expérience. C’est la force de l’esprit.
As-tu appris quelque chose de ton expérience avec l’eczéma ?
Oui, vivre avec l’eczéma depuis presque toujours m’a beaucoup appris.
J’ai appris que la vie n’est pas facile. Chacun doit affronter ses propres défis. Pour moi, c’est l’eczéma.
Selon moi, les défis apportent du changement. Et je pense que l’eczéma a entrainé des changements positifs dans ma vie.
Ma santé physique et mentale passent maintenant en priorité, beaucoup plus que si je ne souffrais pas de ce trouble. J’ai également appris qu’il est possible de trouver de la beauté dans la douleur. Mes plaques sont des marques de ma force, des cicatrices de mon combat.
Je suis fière de voir tout ce que j’ai surmonté en vivant avec l’eczéma.
Plus important encore, j’ai réalisé que j’étais aimée. Lorsque mon eczéma était le plus douloureux, mes proches étaient toujours présents pour m’aider à m’en sortir. Ma famille, mes amis, mon conjoint : tout le monde a été là pour me soutenir. C’est quelque chose dont je serai éternellement reconnaissante.
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